Mégafil : Le monde paysan (Ressources)

Cet article de 20min est pas le meilleur pour faire le tour de la question, d'ouvrir un débat serein avec son titre incendiaire.

Si vous avez d'autre liens qui permettent d'explorer cela, hésitez pas à partager dans les commentaires. Et je les mettrais dans ce post.

En tout cas, il dresse rapidement les contours de la problématique. Moi, j'ai l'impression que c'est devenu un pretexte pour ne pas rénumérer les caissiers et caissières tout comme les automates. Ce n'est pas non plus un boulot génial, c'est ingrat, chiant, robotique.

En revanche, que le supermarché coopératif soit non lucratif et co-géré ça me plait. Que ça puisse créer du lien, ça me plait aussi. Que ce soit rendu moins pénible parce qu'on fait des rotations de 3h/mois, c'est pas mal aussi.

Ça ferait moins de souffrance si tous ces boulots pouvaient etre partagés nottament : homme/femme de menage, éboueuse/éboueur, plongé...et je rêve de ça et cela permettrait une belle mixité sociale. :)

Revenons au supermarché, ces 3h ne seront jamais déclarés, ni reconnu. Et évidement que ça fait baisser les charges quand on ne cotise pas ta retraite. Magique ! Et pour ceux qui recherchent un petit boulot pour leur fin du mois, bon déjà qu'iels se font exploiter, et remplacé par des automates, qu'est ce qu'on leur propose ?

Est-ce que les supermarchés coopératif s'inscrive dans l'ubérisation ? Faut-il redéfinir ce qu'est le travail et sa valeur ? Faut il passer au revenu existence ? (Oui)

  • Papiercousu@jlai.lu
    ·
    9 months ago

    Je participe au montage d'un supermarché cooperatif et ça me fait bondir de lire des commentaires comme ça.

    1. C'est Amazon qui met en danger le travail des caissières. Leur projet c'est le supermarché sans caisse et ce a une échelle mondiale, dans une volonté de s'accaparer le marché extrêmement juteux de la consommation alimentaire. Inutile de préciser qu'ils se contrefichent complètement de piétiner les salariés comme la planète. C'est dingue de pointer du doigt les supermarchés coopératif alors que le but est justement de construire une alternative viable au monopole des géants de la grande distribution.
    2. Les 3h par mois ne sont pas des heures de travail, la seule obligation est la présence mais si tu veux rester assis à lire un bouquin, c'est ton choix. Tu n'es pas un subordonné et personne n'a le droit de te donner d'ordre. Simplement le modèle repose entièrement sur la participation des sociétaires, on demande donc cet engagement pour avoir le droit de faire ses courses dans le magasin. Il y a des dispenses pour maladie, congés maternité, deuil ect... des aménagements pour souci de santé ou handicap, droit a la retraite.Tu peux prendre des congés autant que tu veux en demandant le "gel" de ton compte.

    Donc non, les supermarchés coopératifs ne participent pas a l'uberisation de la société.

    • Snoopy@jlai.lu
      hexagon
      ·
      edit-2
      9 months ago

      Je comprends que ça te fasse bondir.

      Perso le statut bénévole, je suis pas pour. Vraiment pas. Cf mon post où qui permet de comprendre ce que je ressens (exploitation) et le contexte.

      Comment tu définis ces 3h ? C'est du temps, non ? Ça fait tourner l'épicerie ? Parce que si ya personne, qui le fait ? Qu'iel ne fasse rien j'y crois pas vraiment, mais, en effet, si tu lui demande de faire quelque chose, il perd son statut de bénévole et c'est requalifié en salariat par la justice.

      Personnellement, je les paierai ainsi que les cotisations sociales. Mais le bénévolat rend la chose impossible car ça doit etre un don désintéressé. Et sincèrement, je préfère qu'iels soient salariés ou en service civique car c'est un statut qui offre une protection et que cet argent l'aidera dans sa vie : loyer, bouffe, étude, cadeaux, retraite...

      Si un stagiaire fait le marché 3h : je le paie.

      J'ai un ami qui m'a raconté l'histoire d'un prof de lsf dans une asso. C'était chaotique, il bossait comme un malade, rentrait tard et ça créait des problèmes dans son couple, sa famille.

      Un jour, l'asso a fermé. Il a cherché du boulot et il est devenu caissier. Là, il a eu :

      • des vacances
      • un salaire + retraite
      • un emploi stable.

      Ça vient d'une grosse entreprise.

      Après, oui, c'est un changement de paradigme certe qui met fin à l'actionnariat mais l'économie actuelle et la politique ne suivent pas : ya pas d'aides, ya pas de revenu universel.

      Et les charges augmentent, les conditions d'allocs durcissent, iels ont aussi besoin d'argent...Donc si zetes rikrak, ben zallez pas acheter grand chose.

      Néanmoin, comme tu le dis, ça reste une révolution pour remettre l'humain au centre des décisions tout comme la monnaie libre.

      • Papiercousu@jlai.lu
        ·
        9 months ago

        C'est bien pour cela qu'il y a aussi des salariés, car pour tenir le tout il faut bien qu'il y ai aussi un groupe de personnes qui donnent (beaucoup) plus que trois heures. Je ne suis pas pour l'exploitation de soi par soi, je bosse dans le milieu du spectacle donc je connais bien le problème. Et je suis complètement d'accord avec toi pour le revenu universel ( un vrai, on est bien d'accord)

        • Snoopy@jlai.lu
          hexagon
          ·
          9 months ago

          Yeah, et on doit composer avec. J'espère qu'un jour les projets du nuit debout verrons le jour.

          Et, pour toi, qu'elle serait la ligne rouge qui différencie vraiment tout ça ? Quel seraient le point de vigilance à avoir ?

          Ceci dit, vu que tu viens du monde du spectacle, c'est un choix judicieux et une belle transistion. 😁👍 Et tu pourra organiser tes propre spectacles, animations. À la coop, c'était le délire. :)

          • Papiercousu@jlai.lu
            ·
            9 months ago

            Ah ah, tu m'as mal comprise, je ne change pas de boulot ! J'adore mon travail dans la création et tant que j'arrive à en vivre je ne suis pas prête à laisser tomber. Je fais partie d'un collectif d'artistes, je bosse quasiment en auto prod et on monte des collectifs de compagnies pour gérer des cours dans les festivals promotionnels ( Aurillac, Châlons) Du coup quand on m'a branchée sur un projet de supermarché collectif, j'ai plongé bien évidemment. Donc voilà, c'est justement le financier qui tranche ce qui est prioritaire ou pas, le temps c'est de l'argent. Mais il y a aussi un autre point très important c'est savoir si le projet te donne de l'energie en retour ou au contraire ne fait que de te pomper.

            Le projet de supermarché est vraiment vraiment passionnant et comme justement je n'ai pas de projet de salariat cela me permet de mettre le stop des que cela empiète de trop sur mes engagements pro, ma vie de famille ou mon moral car les désillusions sont nombreuses.

            Reste a gérer sa frustration d'abandonner certaines choses où l'on a investi beaucoup, mais d'une manière générale si une bonne idée n'a ni écho ni relais au sein du collectif, c'est souvent que ce n'est juste pas le bon moment.

  • morras@jlai.lu
    ·
    9 months ago

    L'article zappe la question principale: en cas de bénéfice (ce qui est visé), qui reçoit les dividendes ? Juste les fondateurs ? Tout le monde ? Sur la base du montant cotisé, ou sur la base du travail effectué ?

    Vu de loin, ça ressemble à un concept déjà existant : l'apport en industrie. Plutot qu'apporter de l'argent au capital social d'une entreprise, une personne peut apporter son expertise et reçoit des actions/parts sociales en contrepartie.

    • Papiercousu@jlai.lu
      ·
      9 months ago

      Je participe actuellement au montage d'un supermarché cooperatif, et je peux te garantir qu'il n'y a aucune redistribution des dividendes. L'ensemble des bénéfices va a des baisses de marges, des investissements dans le magasin ou possiblement un don a une association . L 'AG rassemblant l'ensemble des coops ( une personne=une voix) le décide.

    • Snoopy@jlai.lu
      hexagon
      ·
      9 months ago

      En effet, ça manque d'éléments et c'est plus axé sur le témoignage.

  • oce 🐆@jlai.lu
    ·
    edit-2
    9 months ago

    Peut-être un peu distant mais ça me fait penser au système de la Ruche Qui Dit Oui, c'est une startup de circuit alimentaire. Tu commandes ce que tu veux sur le site de ta ruche local (plus de choix dans les produits et les petites quantités par rapport à l'amap traditionnelle qui te balance 3 choux verts 2 kg de navet en hiver) et tu vas récupérer ta commande une fois par semaine au point de collecte. Le site met beaucoup en valeur le pourcentage d'argent qui revient au producteur par rapport au supermarché classique en ville.
    Mais il y a des trucs qui me dérangent. Les ruches sont générées par des directeurs indépendants qui font le travaille de sélectionner les producteurs et d'organiser les points de collecte. Les points font appel à des clients bénévoles pour aider à la distribution. Donc une entreprise à but lucratif fait appel à des bénévoles pour ne pas avoir à assumer la logistique du point de collect.
    Autre point noire, ils ont ensuite mis en place la possibilité de livraison directement à la maison sans passer par les points de collecte, mais en utilisant le travail de sélection des producteurs et de vente réalisé par les directeurs indépendants.